Comment préserver les zones humides : 5 suggestions concrètes

Les zones humides – rivières, lacs, marais, étangs temporaires, bords de mer, etc – sont parmi les environnements les plus productifs du monde pour les innombrables avantages et services qu’elles fournissent aux populations.

 

Karavasta National Park. Albania. © gailhampshire/ Wikimedia commons

 

La gestion des zones humides est un défi mondial qui doit être guidé par la philosophie d' »utilisation rationnelle » de la Convention de Ramsar. La Convention définit l’utilisation rationnelle des zones humides comme « le maintien de leurs caractéristiques écologiques obtenu par la mise en œuvre d’approches par écosystème dans le contexte du développement durable». L’utilisation rationnelle peut donc être comprise comme la conservation et l’utilisation durable des zones humides et de tous les services qu’elles fournissent, au bénéfice des êtres humains et de la nature.

Actuellement, les zones humides souffrent d’une variété de menaces combinées, principalement dues à l’activité humaine. Parvenir à une gestion et une protection appropriées de ces zones nécessite des interventions complexes, mais certaines actions sont cruciales pour un résultat positif. Un partenariat dirigé par Wetlands International propose une liste de cinq suggestions concrètes, tirées de l’expérience acquise dans différentes zones humides de la Méditerranée.

La première étape pour protéger ces zones est de sensibiliser à leurs caractéristiques, à leur importance et à leur fragilité. Malgré leur importance, ces zones sont souvent sous-estimées par les communautés, les parties prenantes et les décideurs. La connaissance et la sensibilisation du public créent une meilleure réceptivité pour approcher une autre gestion. En outre, la variété des zones humides et leur contexte nécessitent des plans adaptés aux spécificités locales.

Les communautés locales, les institutions, les ONG et le secteur privé sont des acteurs fondamentaux. L’inclusion permet d’identifier les éléments critiques et les besoins, afin d’établir un plan à long terme. Une implication et une participation fortes favorisent la prise de décision collective pour protéger les zones humides et assurer leur gestion durable contre les menaces futures.

Il va sans dire que la conservation des zones humides nécessite une coopération. Il s’agit d’un processus complexe, qui exige une approche multidisciplinaire, l’intégration de différents processus et outils, le partage des connaissances et des informations, l’élimination des faiblesses institutionnelles, le développement des capacités et la responsabilité de tous les acteurs pour gérer et conserver les zones humides de manière durable. En résumé, la coopération peut favoriser de meilleures relations entre les parties prenantes en promouvant l’utilisation durable des zones humides.

En outre, il est nécessaire d’identifier les systèmes économiques et sociaux entourant ces zones importantes afin de proposer des alternatives et des ajustements rentables et durables. Les solutions fondées sur la nature (SfN) et le développement durable, comme le suggère l' »utilisation rationnelle », contribuent au bien-être et à la stabilité sociale, en renforçant l’identité et l’indépendance des communautés. Les SfN sont définies par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme “les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité”. La restauration et la gestion des zones humides sont l’exemple parfait de SfN, apportant une soutien cruciale dans l’atténuation du changement climatique.

Enfin, les rivières, les lacs, les zones humides, la mer, et plus généralement l’eau, sont des biens mondiaux, et non la propriété d’un seul pays. Ils sont interconnectés. Une approche prospective nécessite une gestion intégrée transnationale des ressources en eau. De cette manière, il sera possible d’intervenir en collaboration étroite pour décider des objectifs communs de la gestion de l’eau et coordonner les différentes ressources qui permettront de les atteindre.

La protection des zones humides nécessite une approche complémentaire et intégrée. Les connaissances, la sensibilisation du public, l’inclusion, la coopération, les solutions fondées sur la nature et le développement durable, ainsi que la gestion intégrée des ressources en eau, doivent faire partie du cadre d’une gestion adaptée et de solutions durables.