L’île du Tibre est située au milieu du fleuve du même nom, entre les quartiers du Trastevere et l’ancien ghetto juif. Elle offre l’une des vues les plus suggestives emblématiques de Rome (Italie).
Un aperçu historique
Son charme est encore rendu plus mystérieux par les légendes entourent l’origine et la formation de ce lieu. Selon une version, l’île serait née de l’accumulation de gerbes de blé appartenant à la famille Tarquini, que les Romains auraient jetées dans le fleuve lors de son expulsion de Rome. En réalité, la base des sédiments alluviaux qui composent l’île n’a pas de précieuse céréale, mais une roche volcanique “le tuf”, qui est caractéristique de toute l’île.
Une autre légende raconte que, lors d’une grave épidémie, un bateau avec des médecins et des sages de la ville se serait dirigé vers Epidaure, une ville sacrée pour Esculape (le grec dieu de la guérison), pour ramener le remède à la peste. Au cours du voyage, un serpent, qui était la réincarnation d’Esculape, est est monté à bord. Arrivéà Rome, le reptile descendit du bateau et se réfugia sur l’île, indiquant ainsi l’endroit où construire un temple, qui devint un lieu de guérisons miraculeuses. De cette légende découlerait également la forme caractéristique de l’île, qui ressemble à celle d’un navire.
L’île, avec ses bancs de sable et ses ponts reliant deux parties de la ville, a toujours été un point stratégique pour les échanges commerciaux dans le passé. Aujourd’hui, elle représente l’une des endroits les plus fascinantes lors d’une promenade le long du boulevard de « Lungotevere ».
Une vie qui s’épanouit le long de l’île du Tibre
L’île du Tibre, comme beaucoup d’autres zones humides urbaines, représente un « bastion de la biodiversité » entre les zones bétonnaises et les bâtiments. Bien qu’elle soit au centre de l’une des villes européennes les plus grandes et les plus chaotiques, cette île fluviale a une grande valeur écologique. Sur les quelques 75 espèces d’oiseaux qui nichent à Rome, plus de 15 nichent le long de la partie urbaine du Tibre.
L’île, avec sa conformation et sa végétation, composée principalement d’espèces riveraines ou synanthropiques reliques, crée quelques zones de faible courant, sites d’alimentation pour les oiseaux aquatiques tels que le Héron cendré (Ardea cinerea), l’Aigrette garzette (Egretta garzetta), et le Martin-pêcheur d’Europe (Alcedo atthis). C’est également un refuge pour de multiples espèces hivernantes qui passent les mois les plus froids le long de ce tronçon de rivière, ainsi que pour les migrants qui utilisent la rivière comme un corridor de vie sauvage.
Outre les rives de l’île, le Ponte Emilio (Ponte Rotto), situé à proximité, sert également de lieu de vie pour de nombreuses espèces telles que le Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo), le Canard colvert (Anas platyrhinchos), laPoule d’eau (Gallinula chloropus), les mouettes et de nombreux passereaux.
Aussi bien que la communauté des oiseaux, les poissons sont également bien représentés – 22 espèces vivent dans les zones humides de la Ville éternelle. Parmi elles, on trouve la Carpe commune (Cyprinus carpio), le Gardon d’Europe du Sud (Rutilus rubilio) et l’anguille européenne (Anguilla anguilla), en plus du mulet à grosse tête (Mugil cephalus) qui remonte le fleuve à la recherche de nourriture. Le long de la partie urbaine du Tibre, on trouve également plusieurs espèces de reptiles et d’amphibiens, comme le Lézard de mur italien (Podarcis siculus), la Couleuvre helvétique (Natrix helvetica), la Grenouille comestible (Pelophylax kl. esculentus) et le Crapaud commun (Bufo bufo).
Comme tous les milieux influencés par la présence humaine, cette zone humide est également caractérisée par la présence d’espèces exotiques. Celles-ci sont toutes deux directement liées à l’environnement aquatique, comme le Silure glane (Silurus glanis) et le Ragondin (Myocastor coypus), tous deux associés aux arbres voisins, tout comme la Perruche moine (Myiopsitta monachus) et la Perruche à collier (Psittacula krameri).
Des services écosystémiques fournis par l’île du Tibre et activités organisées
Parmi les services écosystémiques que l’île fournit, il y a ceux liés au bien-être et aux loisirs des citoyens et des touristes. En outre, l’île regorge de trésors, notamment des tours médiévales, l’église de San Bartolomeo (qui coïncide avec le légendaire temple d’Esculape) et le Ponte Rotto adjacent.
Compte tenu de sa grande valeur écologique, l’île du Tibre est donc fréquentée par les amoureux de la nature et les photographes de paysages . Elle représente alors un excellent territoire de découverte ornithologique urbain, ainsi qu’un lieu d’observation pour les ornithologues plus expérimentés vivant dans les environs. Le panneau d’information de la municipalité de Rome, situé en plein milieu de l’île, illustre certains des animaux les plus fréquemment observés dans cette zone.
La société d’écotourisme et d’éducation à l’environnement, K’ Nature, organise plusieurs événements et activités dans l’île, visant à découvrir la biodiversité urbaine, à sensibiliser à son importance et à attirer l’attention sur le fait que, même à quelques pas de chez soi, il est possible d’observer de nombreuses espèces et d’en profiter.
Pour plus d’informations :
Visitez le site de K’ Nature : https://www.knaturewildlife.com/en/
Contact:
Andrea Senese, cofondateur et ornithologue de K’ Nature
Tel: +39 333 9301181
info@knaturewildlife.com
Partager