Conférence internationale pour la protection et la valorisation des Zones Humides à Kénitra (Maroc)

Dans la capitale du Gharb, la préservation de l’environnement n’est pas uniquement un slogan, mais une réalité palpable. Cette conscience écologique s’est illustrée par l’organisation, les 28 et 29 mars 2019, d’une Conférence internationale autour du thème « La protection et la valorisation des Zones Humides dans une démarche de co-développement territorial ». Cette Conférence a été organisée par l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra, en collaboration avec la Province de Kénitra, l’Institut Scientifique de Rabat et l’Association « La Goutte d’Ô » (France).

 

La Lagune de Merja Zerga (Gharb, Maroc).  Crédit photo : Feirouz Touhami

 

Lors de la séance inaugurale, M. Abdeladim Lhafi, Haut-Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, a indiqué d’un ton alarmiste que l’humanité courrait à sa perte, soulignant que la planète « vivra à crédit » à partir du mois de juillet prochain. « Le monde entier partage ce constat, sauf ceux qui sont dans le déni des faits scientifiques. Les efforts que nous devons déployer sont énormes et doivent être immédiats, alors que les résultats qui en découleront seront différés au profit des générations futures », a-t-il souligné. Et d’ajouter « La solidarité n’est pas un acte automatique qui nait dans une économie de survie de développement durable, mais c’est une construction sociale qu’il faudra alimenter avec le consentement de tout le monde. Et c’est là où réside toute la difficulté ».

 

M. Abdeladim Lhafi, Haut-Commissaire aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, durant la Conférence. Crédit photo : Université Ibn Tofaïl

 

Pour sa part, M. Fouad M’hamdi, Gouverneur de la Province de Kénitra, a souligné que la question de la protection et de la valorisation des Zones Humides revêt une importance capitale. Il a, à cet effet, rappelé la signature par le Maroc, en 1980, de la Convention de Ramsar qui a pour but l’élaboration de stratégies et de schémas directeurs pour la préservation de ces Zones Humides, de garantir leur pérennité et surtout qu’elles accomplissent leur fonction écologique.

De son côté, M. Claude Barral, Président du Syndicat du Bassin de l’Or et vice-président du Conseil Départemental de l’Hérault (France), n’a pas manqué de rappeler que les Zones Humides et le littoral, à travers la planète, sont soumises à une forte pression économique, démographique et urbanistique. Il a appelé à la nécessité d’élaborer et mettre en œuvre des stratégies communes pour la sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité. « La gestion des Zones Humides est tributaire de l’implication des citoyens et de l’ensemble des acteurs concernés, et c’est un bel exercice de démocratie locale », a-t-il relevé.

Le Conseil Mondial de l’Eau, invité au Séminaire de Kénitra, a pu à cette occasion témoigner de l’engagement fort du Royaume du Maroc dans les enjeux de l’eau et de la question du changement climatique. Cette rencontre a permis de présenter le World Water Council (WWC), son organisation, sa Gouvernance et les trois domaines principaux de ses activités (hydropolitiques actives, défis émergents et le Forum Mondial de l’Eau). Mme Delphine Miquel a confirmé tout l’attachement du WWC à la préservation des zones humides ; l’enjeu de la biodiversité étant un exemple de résilience et de clé d’adaptation aux effets du changement climatique, promu par le WWC.

En référence aux prochains Forums Mondiaux de l’Eau, celui du Sénégal en mars 2021, premier Forum en Afrique Sub-Saharienne, a fait l’objet d’une information sur son thème global « La sécurité de l’Eau pour la Paix et le développement », ainsi que sur les 4 domaines prioritaires (Sécurité de l’eau, Coopération, Eau et Développement rural, moyens et outils).

 

Delphine Miquel, représentante du Conseil Mondial de l’Eau (WWC), durant la Conférence. Crédit photo : Alban Hénissart

 

M. Azzedine Midaoui, Président de l’Université Ibn Tofaïl, a mis l’accent sur le grand potentiel écologique de Kénitra, qui se situe dans la région la plus riche du Royaume en patrimoine naturel et en zones humides. Il a mis en exergue les énormes efforts déployés par cette institution universitaire en matière écologique, saluant l’engagement de l’ensemble des composantes de l’Université dans le processus de préservation de l’environnement et rendant un vibrant hommage aux étudiants qui contribuent de manière efficiente à la propreté et à la préservation du caractère verdoyant et écologique du campus universitaire.

Il est à noter que cette Conférence internationale sur les Zones Humides a été couronnée par la « Déclaration de Kénitra », qui a pour objet de définir les domaines et les modalités pour lesquels les partenaires entendent poursuivre leur coopération au sein du Réseau international “ALZYMA” constitué à cet effet. Les parties participantes rappellent leur contribution à la réalisation des Objectifs du Développement Durable.

ALZYMA est une barque ancienne de Mésopotamie (3.000 à 4.000 ans avant JC). Le symbole de cette barque, choisi pour le Réseau, vise à montrer le lien, les échanges, le partenariat qui s’installeront entre les membres de ce réseau international, autour de la question des zones humides. Ce Réseau, dans ses principes et fonctionnalités, travaillera de concert avec les autres Réseaux performants déjà reconnus et structurés, tel celui de l’Initiative pour les Zones Humides Méditerranéennes (MedWet).

Source : adapté d’après le journal « le Matin »

 

 

La Lagune de Merja Zerga, une réserve naturelle d’oiseaux.  Crédit photo : Feirouz Touhami

 

 

Plus d’information

Affiche de la conférence
Communiqué après Forum
Intervention de la représentante du Conseil Mondial de l’Eau (WWC)
Déclaration de Kénitra : Français / Espagnol / Anglais

 

Contact

Serge Miquel

Président de l’Association “La Goutte d’Ô” – France

lagouttedo@orange.fr