Découvrez une zone humide : la lagune de Karavasta, Albanie

Au printemps, l’un des endroits que vous aimerez visiter en Albanie est la lagune de Karavasta. Si vous voulez découvrir l’odeur des pins pour une journée et voir les groupes de pélicans et de flamants roses évoluer en toute liberté dans leur milieu naturel, visitez la lagune de Karavasta.

 

Le parc national de Karavasta en Albanie. Crédit photo : gailhampshire (Flickr)

 

La lagune de Karavasta est la plus grande lagune d’Albanie. Elle est située sur la rive orientale ( côte Est ) de la mer Adriatique et couvre une superficie de 4.300 ha du Parc National Divjake – Karavasta. Le parc a une superficie de 22 230 ha et comporte des forêts avec des fleurs typiques, des lagunes, des terres agricoles et des dunes de sable, ainsi que des terres improductives. La lagune de Karavasta a été déclarée site Emeraude en vertu de la convention de Berne en 2008, Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) et zone humide d’importance internationale (site Ramsar) depuis 1994.

 

Forêts du Parc national Divjake-Karavasta. Source de la photo : Visiter l’Albanie du Sud (Pictame.com)

 

La lagune est la plus importante zone humide d’Albanie pour les oiseaux migrateurs. Elle leur fournit des habitats appropriés pour se nourrir, hiverner, se reproduire et se réfugier. Elle est aussi le seul habitat en Albanie pour la nidification et la reproduction du Pélican frisé (Pelecanus crispus). Les îles naturelles de la lagune sont parmi les éléments les plus importants de la zone pour la conservation des oiseaux. Pour éviter les perturbations ailleurs, les pélicans nichent désormais uniquement sur ces îles, un processus de reproduction qui commence en janvier et se termine en juin de chaque année.

 

L’île des Pélicans dans la lagune de Karavasta. Crédit photo : AOS.

 

Selon un recensement récent des oiseaux migrateurs et hivernants et des études menées dans cet écosystème, 240 espèces d’oiseaux ont été recensées tout au long de l’année, dont environ 50 000 individus en 2018, où dominent les passereaux (p. ex., les moineaux). En plus des oiseaux, le parc abrite de nombreuses espèces d’insectes, d’amphibiens, de reptiles, de mammifères et de mollusques, dont certaines sont en voie de disparition.

Dans la lagune de Karavasta, il ne faut pas manquer des éléments incontournables comme le fameux pin âgé de quatre siècles, l’île des Pélicans, le cordon littoral et les dunes de l’oasis de Divjaka, qui offrent un spectacle vraiment merveilleux. Avec le style byzantin de ses monuments et ses sites, la lagune revêt également une importance historique et culturelle. Elle constitue aussi une attraction touristique potentiellement durable. L’observation d’oiseaux est pratiquée toute l’année, avec plus de 400 000 visiteurs par an dont 42 000 sont des touristes étrangers.

 

Eglise Saint Thanasi dans le village de Karavasta, construite au XVIIIe siècle.

 

La lagune de Karavasta est une source de revenus pour la population locale vivant dans le parc traditionnel. Les gens, là-bas, dépendent de la lagune pour leur subsistance en faisant de l’artisanat, en construisant de petits restaurants, en organisant des visites guidées pour les touristes et en pêchant traditionnellement, tout en respectant la période de pêche.

 

Pêcheur dans la lagune de Karavasta, en Albanie.

 

La tour en bois, récemment construite au milieu de la forêt, a augmenté le nombre de visites des familles qui aiment faire une pause déjeuner et escalader cette tour de 30 mètres qui leur permet d’avoir une merveilleuse vue sur le parc des hauts sapins.

 

La tour en bois dans le parc national Divjake-Karavasta. Source de la photo : Wikimedia

 

La voie d’accès le long de la forêt vers le point d’observation des oiseaux près de la lagune donne l’impression d’être dans un domaine sec, stérile et poussiéreux avec très peu de choses pour attirer le visiteur. Cependant, une fois que vous montez l’escalier en bois qui sert de point d’observation des oiseaux, vous voyez immédiatement la beauté et sentez la tranquillité de cet habitat des plus naturels.

 

Observation des oiseaux dans la lagune de Karavasta. Crédit photo : Dorian Nasi

 

 

Dans la lagune, vous pouvez également organiser une promenade en kayak ou en barque. En pagayant autour de la lagune, vous pouvez presque imaginer que vous êtes dans un environnement éthéré différent, en vous immergeant dans le silence et la tranquillité de cette zone. Etes-vous dans un autre monde ou est-ce la réalité ?

La lagune est aussi une attraction pour les jeunes mariés qui s’y rendent pour prendre des photos commémoratives de l’un des moments les plus importants de leur vie. Ces photos illustrent ces souvenirs mémorables d’une journée remplie de romance et d’amour, où deux âmes se fondent en une seule. Quel départ formidable pour un autre voyage ensemble à travers la vie elle-même !

 

Promenade en barque dans la lagune de Karavasta. Photo: Kastriot Mango

 

Actions pour préserver la lagune

Un moratoire interdisant la chasse a été lancé en Albanie afin d’augmenter le nombre d’animaux sauvages et d’oiseaux migrateurs dans le pays, même ceux qui sont en voie d’extinction. Suite à l’application du moratoire, le nombre d’oiseaux d’eau en 2018 a atteint plus de 47000 dans le parc national de Karavasta, et le nombre de flamants roses va dépasser 4000 de ces espèces. En savoir plus sur le moratoire sur la chasse ici.

L’Administration régionale des zones protégées (RAPA, district Fier) travaille avec des partenaires internationaux sur le projet NaturAL « Renforcement des capacités nationales pour la protection de la nature – préparation au réseau Natura 2000 ». Le projet vise à enrayer la perte de la biodiversité en Albanie grâce à une meilleure gestion de ses zones protégées et à jeter les bases de la future mise en œuvre du réseau européen Natura 2000. En savoir plus sur le projet ici.

RAPA Fier travaille également sur un autre projet pour la protection et la gestion des Pélicans frisés en Méditerranée, financé par l’organisation “Noé Conservation” basée en France.

 

Création des barrières pour protéger l’île des Pélicans de l’érosion. Crédit photo : Dorian Nasi

 

 

 

Contact

Dorian Nasi

Spécialiste du suivi à l’Administration régionale des aires protégées (RAPA Fier)

dori_27@outlook.com