Sophie Guingand est une étudiante en année terminale du Master Biologie de la conservation, biodiversité et gestion à l’Université de Liège, Belgique. Actuellement, elle travaille à l’Institut de recherche pour la conservation des zones humides méditerranéennes, Tour du Valat en France, créé par Luc Hoffmann en 1964, sur un projet visant à développer des méthodologies pour caractériser la vulnérabilité des zones humides aux changements climatiques dans la région française Provence-Alpes- Côte d’Azur (PACA). Le projet fait partie du Plan Régional d’Action au changement climatique (PRACC) lancé par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et la région PACA. Ce projet est en cours depuis un an et a été développé en collaboration avec la Maison Régionale de l’eau, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et la Tour du Valat.
L’objectif principal est de développer des indicateurs qui identifieront les zones humides les plus vulnérables face aux changements climatiques et de proposer des actions pour assurer la conservation de ces écosystèmes.
La vulnérabilité est définie comme le dommage subit par un système, mais aussi sa capacité à subir ce dommage. Le groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) définit la vulnérabilité au changement climatique comme « le degré par lequel un système risque d’être affecté négativement par les effets du changement climatique sans pouvoir y faire face ». Elle dépend d’une part du caractère, de l’ampleur et du rythme de l’évolution climatique, des variations auxquelles le système est exposé et d’autre part de sa sensibilité et de sa capacité d’adaptation.
Sophie a travaillé sur différents critères pour développer des indicateurs pour le suivi et la gestion des zones humides dans la région PACA. La méthodologie adoptée pour caractériser la vulnérabilité des zones humides aux changements climatiques se base sur des critères physiques, hydrologiques, tels que la lithologie ou la distance au cours d’eau; mais aussi sur des critères biologiques, tels que la richesse spécifique, la présence d’espèces menacées, la sensibilité des espèces au changement climatique. Ces critères sont utilisés pour créer des indicateurs permettant la quantification et la comparaison sur l’ensemble des zones humides et un traitement hiérarchique de ces habitats. Une fois les indicateurs développés, Sophie doit donner un score à la vulnérabilité de chaque zone humide.
A la fin du projet, Sophie espère obtenir différentes cartes sur la vulnérabilité des zones humides aux changements climatiques dans la région PACA. Avec cet outil en main, les scientifiques et les experts devraient être en mesure de décider les actions à entreprendre et sur quelles zones humides, ils doivent concentrer leur travail.
Sophie explique que le changement climatique rend les habitats des zones humides un des écosystèmes les plus vulnérables au monde. Elles fournissent de nombreux services pour les populations, mais peu de personnes sont conscientes que les zones humides sont si vulnérables. Elle souligne également le manque d’information sur les zones humides affectées par le changement climatique, principalement parce qu’elles sont des écosystèmes complexes qui rassemblent de nombreuses espèces ayant des caractéristiques différentes. Ce fut un enjeu pour elle de comprendre et d’étudier l’interaction entre les zones humides et les changements climatiques.
En suivant la campagne #NatureForAll et #WetlandsForAll de l’UICN et MedWet, la jeune chercheuse a renforcé sa compréhension de la richesse que les zones humides offrent aux populations humaines par le biais de leurs services inestimables.
Plus d’informations
Lire le mémoire de fin d’étude de Master 2 de Sophie Guingand:
Caractérisation de la vulnérabilité des zones humides de Provence-Alpes-Côte d’Azur au changement climatique : les cas des zones humides alluviales.
Contact
Patrick Grillas
grillas@tourduvalat.org
Sophie Guingand
so.guingand@laposte.net
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