Majda Boudjelal est une étudiante en Master 2 Gestion des Littoraux et des Mers à l’Université de Montpellier. Actuellement, elle travaille sur la cartographie des dynamiques des eaux de surface dans les bassins versants côtiers méditerranéens, en utilisant des méthodes de traitement d’images satellites. Les résultats de ce travail contribueront à la mise à jour de la base de données géographique actuelle de l’Observatoire des Zones Humides Méditerranéennes (OZHM).
L’OZHM a été créé en 2008 à la demande du Comité Zones Humides Méditerranéennes (MedWet/Com), comme un projet multipartenaires coordonné par la Tour du Valat (TdV), l’Institut de recherche pour la conservation des Zones Humides Méditerranéennes, basé à Arles, France. Le principal objectif de l’OZHM est d’agir comme un outil de gestion des zones humides au service des pays de l’Initiative MedWet. L’OZHM travaille à plusieurs niveaux, local, régional et national dans l’ensemble du bassin méditerranéen.
Plus d’informations sur l’OZHM ici.
Le projet de Majda comporte deux volets: a) cartographier les régimes du cycle de l’eau dans les bassins versants côtiers méditerranéens dans les 3 pays: Espagne, France et Portugal pour la période 2013-2014, en utilisant 4 images différentes afin de couvrir toutes les saisons; et b) contribuer à l’élaboration d’une méthode pour évaluer le service de régulation des crues fourni par les écosystèmes (principalement les écosystèmes des zones humides). Ces deux tâches sont effectuées à l’aide des données d’Observation de la Terre.
En effet, l’objectif principal du projet est de développer un indicateur spatial afin de quantifier le service fourni par les écosystèmes en termes de contrôle des inondations, et de suivre ses tendances dans le temps.
Cette étude met en évidence le rôle important joué par certains habitats naturels, en particulier les zones humides naturelles, dans la protection des populations humaines contre les risques d’inondation. En effet, le calcul de l’indicateur développé pour le site pilote choisi (le bassin versant du Lez) a montré que ces écosystèmes ont les capacités de régulation des crues les plus élevées parmi tous les autres. En plus de cela, cette approche novatrice, basée sur l’utilisation des données issues de la télédétection et des systèmes d’information géographique (SIG), la combinaison de facteurs biotiques (habitats) et abiotiques (topographie et hydrologie), a l’avantage d’être transférable et peut être facilement mise en œuvre dans d’autres bassins versants sous un contexte biogéographique différent, car le cadre conceptuel pour le calcul de l’indicateur est basé sur l’utilisation de données gratuites et disponibles à l’échelle mondiale.
Toutes ces données produites par Majda peuvent être utilisées par l’OZHM et ses partenaires à des fins différentes : les cartes des dynamiques d’inondation pourraient être utilisées pour le développement d’une base de données pan-méditerranéenne sur l’étendue des zones humides (en appui aux inventaires des zones humides), et l’indicateur du service écosystémique (SE) de protection contre les inondations pourrait aider les scientifiques et les décideurs à mieux gérer les territoires.
Majda a toujours exprimé l’envie d’apprendre plus sur les zones humides et les services qu’elles fournissent. Pour elle, il est surprenant de voir comment une petite partie du territoire peut assurer d’aussi grands services à l’Homme. Elle pense aussi que ce serait une bonne idée de publier les informations, de sorte qu’un plus large public peut comprendre pourquoi ces écosystèmes sont si importants pour la société.
Pour la campagne de l’IUCN et de MedWet: #NatureForAll et #WetlandsForAll, la jeune ingénieur considère qu’une zone humide est pour elle, un trésor caché.
Contact
Anis Guelmami, Chef de projet (cartographie, télédétection)
Majda Boudjelal
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