Couverture du rapport annuel sur l’état du climat en 2015 (NOAA)

L’année 2015 a été la plus chaude de l’histoire moderne, révèle le rapport annuel sur l’état du climat (State of the Climate SoC), publié ce mardi 2 Aout 2016 par l’Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA). Ce rapport dresse un bilan inquiétant de l’état de la planète. Concrètement, les températures, la montée des eaux et les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des niveaux record en 2015.

« Plusieurs marqueurs, comme les températures à la surface des terres et des océans, le niveau de la montée des mers et les émissions de gaz à effet de serre ont battu des records établis juste l’année précédente », soulignent ces scientifiques, qui s’appuient sur des dizaines de milliers de relevés provenant de nombreuses bases de données indépendantes.

Sous l’effet combiné d’El Nino et d’une tendance au réchauffement sur le long terme, la Terre a enregistré des records de chaleur pour la seconde année consécutive.

2015 was the warmest year since modern record-keeping began in 1880, according to a new analysis by NASA’s Goddard Institute for Space Studies. The record-breaking year continues a long-term warming trend — 15 of the 16 warmest years on record have now occurred since 2001.
Credits: Scientific Visualization Studio/Goddard Space Flight Center

Les principaux résultats du rapport comprennent :

•  Les concentrations de trois des principaux gaz à effet de serre, dioxyde de carbone (CO2), méthane et protoxyde d’azote, ont atteint de nouveaux sommets en 2015.
• Une augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre de 0,42 °C à 0,46 °C par rapport à la moyenne des températures relevées entre 1981 et 2010, faisant officiellement de 2015 l’année la plus chaude jamais mesurée. De même, la température à la surface des mers et des océans a également continué de s’accroître.
• La température de surface de la mer a été la plus élevée jamais enregistrée. La température moyenne mondiale de surface de la mer était de 0,33 ° -0,39 degré Celsius supérieure à la moyenne, surpassant le record établi en 2014.
• Des sécheresses sévères ont affecté des superficies presque deux fois plus importantes en 2015 que l’année précédente (14 % contre 8 % en 2014).
• Le niveau des eaux a atteint son plus haut point depuis 13 ans ; on enregistre quelque 70 millimètres de plus qu’en 1993. Le niveau monte d’environ 3,3 mm par an, mais on observe également des hausses plus significatives à certains endroits dans les océans Indien et Pacifique.
• Le nombre de cyclones tropicaux a aussi augmenté. On a recensé 101 cyclones pour l’année 2015, comparativement à une moyenne annuelle de 82 cyclones entre 1981 et 2010.
• L’Arctique a continué à se réchauffer. La surface des terres de l’Arctique a augmenté de 1,2°C en comparaison avec les données enregistrées entre 1981 et 2010. En février 2015, la quantité de glace enregistrée dans l’Arctique était à son plus bas niveau depuis 37 ans d’enregistrement par satellite.

Répartition géographique des anomalies et des événements climatiques notables qui se produisent dans le monde en 2015. (NOAA)

« … Cette année, le rapport SoC met l’accent sur les écosystèmes; plusieurs chapitres sont consacrés à la relation complexe entre les changements climatiques et les impacts sur les systèmes vivants. Cette notion de connexité — entre le climat, les paysages et la vie ; entre notre travail quotidien et l’expression de son véritable sens; entre les moteurs à l’échelle planétaire et les humbles êtres vivants; entre l’abstraction et la rigueur des données et la réalité et la complexité de leur importance; et en particulier entre une génération et la suivante — inspire une grande partie du travail au sein de ce volume « .

Plus d’informations

Télécharger le rapport complet ici (en anglais)

Blunden, J., and D. S. Arndt, Eds., 2016: State of the Climate in 2015. Bull. Amer. Meteor. Soc., 97 (8), S1-S275.

Plus de détails: https://www.ncdc.noaa.gov/bams/2015