Gestion des Réserves de biosphère (RB) du programme MAB (Homme et Biosphere) et d’autres aires désignées : une e-formation à distance disponible

2013_MAB_BRs_BIGSmall.150552MIO-ECSDE & MedIES, l’Université d’Athènes, le bureau de Venise de l’UNESCO et le comité grec pour le programme MAB ont organisé une e-formation longue de 4 semaines, intitulée “Gestion des Réserves de biosphère (RB) du programme MAB et d’autres aires désignées”. Cette e-formation a été conçue sur la base d’un des huit chapitres de la publication de l’UNESCO : “L’éducation au développement soutenable dans les Réserves de biosphère et d’autres aires désignées : un livre-ressource pour les éducateurs en Europe du Sud-Est et en Méditerranée”.

Nous avons saisi l’opportunité d’interviewer Mme Iro Alampei du MIO/ECSDE, afin d’obtenir plus d’information sur cette activité innovante.

Pouvez-vous nous donner plus d’information sur cette e-formation ? A qui était-elle destinée? Qui étaient les participants ? Qu’a-t-elle impliqué pour les participants (nombre d’heures, cours en ligne) ?

La formation a été conçue comme une manière de promouvoir le livre-ressource récemment publié auprès de son audience-cible, c’est-à-dire les éducateurs, les interprètes et gestionnaires de l’environnement de la Méditerranée et des pays du Sud-Est de la Méditerranée, et au-delà. Notre but spécifique était de former ce groupe-cible sur les méthodes pratiques leur permettant d’utiliser le livre-ressource dans le cadre de leurs professions.

A l’origine nous avons “transformé” un des chapitres du livre traitant de la gestion (16 pages du livre) en une e-formation asynchrone qui a duré quatre semaines, et qui présente plusieurs caractéristiques supplémentaires qui ne peuvent pas être incluses dans des médias imprimés, telles que des ressources électroniques, en particulier multimédia, ainsi que des exercices et des interactions en ligne.

Les participants (au total 31 de 12 pays) ont dû consacrer approximativement 10 heures par semaine pour accomplir les tâches requises. Dans la mesure où la formation était asynchrone (elle ne nécessitait pas d’interactions en lignes simultanées), les élèves avaient la flexibilité de travailler le soir ou le week-end, selon leur charge de travail et leurs obligations environnementales.

Pouvez-vous nous dire quelques mots à propos de la première formation en ligne ? A-t-elle été un succès ? Quels en ont été les points positifs et négatifs ?

Il faut souligner que la formation n’était pas un simple e-texte suivi d’un test en ligne, comme dans le cas de nombreuses formations, mais qu’elle a été désignée dès le début comme une activité réellement expérimentale basée sur le principe du “apprendre en faisant” : les participants étaient engagés dans les activités en formant des e-groupes afin de lire, visionner et commenter des vidéos, rechercher et présenter des cas concrets sur des aires protégées de leurs pays respectifs, écrire des articles, préparer des plans de gestion pour des parcs et des Réserves de biosphère, et poster leurs commentaires dans les forums de discussion.

Durant quatre semaines 31 personnes ont interagit quotidiennement, en échangeant leurs expériences basées sur des scénarios réels et les défis quotidiens de leurs environnements de travail. Un aspect négatif serait le manque d’interaction en face-à-face ; cela nous a tous manqué.

Comment pensez-vous que les participants bénéficient de la formation ? Quels seraient les principaux axes enseignés ?

La formation a été construite d’après le contenu du livre-ressource, et les quatre semaines ont permis de couvrir les thèmes suivants :
– Semaine 1 – Introduction : de la gestion environnementale à la gestion durable
– Semaine 2 – Mise en place d’un plan de gestion
– Semaine 3 – Recherche des fonds pour les Réserves de biosphère MAB et d’autres aires désignées
– Semaine 4 : Les dimensions à long-terme des aires désignées

La formation a été conçue afin que les participants puissent en bénéficier de plusieurs façons. Le mélange de gestionnaires “experts” et “juniors” parmi les élèves a permis des échanges significatifs de savoir-faire au cours des discussions et des missions de chaque groupe. Au fur et à mesure que la formation entraîne beaucoup de travail en ligne, elle renforce les compétences des élèves. Semaine après semaine, la difficulté des missions et le niveau des interactions a augmenté. A la fin de la quatrième semaine, nous nous comportions comme une “communauté d’apprentissage” qui échangeait des idées et des expériences ; nous avons appris de nos lectures, mais la plupart d’entre nous ont appris des autres.

Pour nous en tant que facilitateurs, et également pour les élèves, en jugeant d’après leur niveau de participation et leur évaluation, ce haut niveau d’interaction a été une expérience très réjouissante. Comme l’a dit un des participants une fois la formation terminée, “Après quatre semaines, ça fera étrange lundi prochain quand je ne me connecterai pas à la plate-forme pour vérifier les nouveaux matériels de formation”.
Pourquoi avez-vous décidé d’utiliser une plate-forme en ligne pour cette formation ? Ferez-vous d’autres formations similaires ?

Les interactions en ligne, sous toutes leurs formes, remportent de plus en plus de succès, alors que nous passons à des e-sociétés graduellement mais rapidement. Prenez par exemple l’évolution des téléphones mobiles, les médias sociaux, les nombreuses e-formations proposées par des universités de par le monde…

De plus les e-formations ont un rapport coût-bénéfice élevé dans la mesure où elles n’impliquent pas de coûts de transport. Dans notre cas, nous avons investi plusieurs mois de travail d’une équipe de personnes dédiées (experts en technologies de l’information, formateurs, gestionnaires environnementaux), pour concevoir et mener cette e-formation. Cependant, cela ne peut être comparé avec le coût potentiel de déplacer 31 personnes depuis l’étranger, qui aurait été prohibitif pour nous.

Un autre aspect important est que le contenu de la formation peut évoluer. Au contraire du sort de n’importe quel livre, qui devient tôt ou tard obsolète, les e-formations peuvent être constamment mises à jour et enrichies. Nous espérons que la formation en ligne sera comme un organisme vivant, évoluant et s’adaptant constamment pour inclure de nouvelles expériences, de nouvelles informations et des éléments plus pertinents. A cet égard, et étant donné la forte demande pour la formation et son évaluation très positive, nous sommes motivés non seulement pour la réitérer, mais aussi pour concevoir d’autres formations dans le futur.

Pour en savoir plus aller sur http://www.mio-ecsde.org/protarea/ ou contacter Iro Alampei à info@medies.net