Depuis 2009 et pour la 4ème fois MedWet a été invité à participer au Groupe d’Experts de l’Eau (GEE) qui a été chargé de la mise en œuvre de la Déclaration de la Conférence Ministérielle Euro-méditerranéenne sur l’Eau tenue en Jordanie, le 22 Décembre 2008. Durant ces dernières années, MedWet a participé aux côtés des organisations régionales Méditerranéennes observateurs des GEE, à l’élaboration de la Stratégie Méditerranéenne de l’Eau et notamment en insistant sur la prise en compte des valeurs et des fonctions des zones humides dans la gestion de l’eau et de la nécessité de renforcer leur conservation.
Lors des entretiens avec le Secrétariat UPM, les zones humides ont été présentées comme étant un sujet allant au-delà du seul aspect de protection de la nature mais comme devant être intégrée dans l’esprit de l’utilisation judicieuse et raisonnée des ressources, dans une agriculture, une gestion de l’eau et un aménagement du territoire durables. Les représentants de l’UPM se sont montrés ouverts à une coopération avec MedWet sans toutefois préciser des pistes concrètes.
La 4ème Réunion du GEE a été présidée par la Division de l’Environnement et de l’Eau du Secrétariat de l’UPM avec la participation d’une soixantaine de personnes représentants des pays membres, ainsi que des organisations inter-gouvernementales et des ONGs. La réunion se situe dans le contexte politique nouveau des révolutions dans le monde arabe, avec une stratégie méditerranéenne de l’eau qui doit donner le cadre politique mais qui n’est pas encore approuvée bien qu’elle ait obtenu le consensus du GEE. Malgré ce contexte, les participants ont dans l’ensemble montré une forte volonté de continuer d’avancer sur le plan technique. Avant la réunion, les participants ont été incités à soumettre des projets mais en l’absence d’une stratégie et d’un plan d’action approuvés, les projets qui ont été présentés et quelquefois débattus, étaient plus informatifs et donnés à titre d’exemples pour illustrer les critères des projets UPM et d’une manière plus générale de la pertinence des projets dans la construction de l’UPM. Le Secrétariat a ensuite longuement présenté le processus d’analyse des projets qui a été mis au point, et qu’il était demandé de débattre et de valider.
MedWet a fait noter au GEE qu’en matière de critères de choix des projets, 2 nouvelles dimensions importantes sont à prendre en considération :
a) d’une part la situation socio-économique dus aux changements politiques en Afrique du Nord et dans le monde Arabe. Donc tenir compte des conséquences du chômage des jeunes pour la plupart bien scolarisés sur la société civile qu’il s’agit de renforcer.
b) d’autre part la protection de l’environnement comme facteur de développement socioculturel et économique. Il y a l’opportunité d’ouvrir des débouchés aux jeunes, en investissant dans le domaine de la protection de l’environnement et de la restauration des écosystèmes.
Finalement peu de décisions ont été prises au cours du GEE4, mais il a eu validation d’un statu quo sur la nécessité de continuer à travailler ensemble malgré le manque de consensus politique dans le domaine de l’Eau et de l’Environnement.
Dans la discussion sur les directives de projet certains participants ont préconisé comme priorité des projets régionaux à thématique de protection du milieu marin alors que d’autres ont fait noter que des priorités au niveau local peuvent aussi servir de leçons et avoir des répercussions à un niveau régional si les résultats de l’expérience sont bien disséminés.
Le lendemain de la réunion, MedWet a été invité avec une quinzaine de personnes ressources d’organisations inter-gouvernementales et d’ONGs régionales (IME, League of Arab States, WWF-Med Po, Plan Bleu, EMWIS, MedCities, ARLEM etc..) afin de débattre sur la coopération possible entre UpM et les Réseaux d’Information en Méditerranée. Après une brève présentation de leurs activités en Méditerranée, les participants ont parlé à tour de rôle de la perception qu’ils ont de leur action à un niveau régional et d’une manière incidente exprimé leur attente vis-à-vis de la coopération avec l’UPM.
Parmi les idées exprimées les plus fortes qu’il faudrait retenir il y a la nécessité, d’une vision globale en Méditerranée pour une synergie entre la multitude de bassins secondaires le plus souvent déconnectés et de renforcer les réseaux d’information existants en évitant de dupliquer les initiatives qui existent. Le jumelage est jugé comme un bon outil de réplication des expériences réussies et l’UPM pourrait être l’occasion d’organiser les synergies entre les diverses initiatives. MedWet a également noté la nécessité de créer de la confiance pour échanger du savoir, de l’information et de l’expertise. Et dans ce sens, l’expérience de l’Observatoire Méditerranéen des Zones Humides sera très utile pour calibrer le niveau et les cibles de partage de l’information. MedWet a également rappelé que les incitations pour partager la connaissance sont : la solidarité régionale, la possibilité de travailler ensemble dans le cadre de projets communs et l’échange des expériences et de l’information.
Le Processus de Barcelone et l’Union pour la Méditerranée (UpM) restent pour MedWet les cadres institutionnels les plus pertinents pour les projets et la coopération en Méditerranée. Pour MedWet et en dépit des questions qui se posent sur l’évolution possible de l’UPM dans le nouveau contexte géopolitique de la Méditerranée, il y a des pistes concrètes à développer avec l’UPM : tels l’appui et le renforcement de la société civile pour l’impliquer dans la protection et le développement des zones humides, l’appui de l’Initiative dans l’évaluation, le conseil ou le design des projets relatifs à l’Eau et impactant sur les écosystèmes des zones humides et enfin la promotion d’une approche différenciée selon les secteurs (urbanisme, agriculture, eau, protection de la nature, tourisme etc..)
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